1 40 FG DE BESANÇON 25200 MONTBÉLIARD TEL : 03.81.91.09.22 pole-addictologie.nfc@ahs-fc.fr DIRECTRICE : MME MAUD CAVERZASIO 6 RUE DU RHÔNE 90000 BELFORT TÉL. : 03.84.21.76.02 25 AV. LÉON JOUHAUX 70400 HÉRICOURT TÉL. : 03.84.36.67.07 24 RUE MONTALEMBERT 25120 MAICHE TÉL. : 07.68.47.75.41 CSAPA LE RELAIS EQUINOXE I. PRÉSENTATION CATÉGORIE D’ÉTABLISSEMENT OU SERVICE Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie DATE D’AUTORISATION (CRÉATION OU RENOUVELLEMENT) Décision ARS du 28/06/2010 et du 25/03/2010 AGRÉMENT OU HABILITATION DATE DERNIER AGRÉMENT Décision ARS du 28/06/2010 N° 2010.104 et Arrêté ARS BFC 2022-03 du 24/01/2022(*) MODALITÉ D’ACCUEIL Non concerné MODE DE FONCTIONNEMENT Prestation en milieu ordinaire CATÉGORIE DE BÉNÉFICIAIRES Personnes ayant des pratiques addictives (*) Arrêté du 24/01/2022 portant fusion par voie d’absorption de l’Association ALTAU par l’AHS-FC. Le Relais Equinoxe œuvre dans un cadre ambulatoire pour l’aide et le soin aux personnes préoccupées ou concernées par un comportement addictif. CSAPA généraliste, le service accueille toute personne désireuse d’engager une démarche de soins dans la perspective d’aborder et de traiter des consommations à risques, abusives et/ou problématiques de substances psychoactives. Sa mission s'étend également aux addictions sans substance, comme le jeu pathologique, les troubles des conduites alimentaires... Il accueille également toute personne (famille, parent, proche...) en interrogation ou en difficulté par rapport à la consommation de produits ou le comportement addictif d'un proche. Par ailleurs, le service assure le fonctionnement des dispositifs de prévention et de réduction des risques. Les personnes que nous accueillons peuvent bénéficier de plusieurs services : ✓ Accueil, Informations, Ecoute, Documentations ✓ Évaluation médicale, psychologique et/ou socio-éducative ✓ Orientation, prise en charge sociale et éducative ✓ Prise en charge médicale et psychologique ✓ Accompagnement individualisé des femmes enceintes ✓ Prescription et suivi de traitements de substitution aux opiacés ✓ Matériel stérile de consommations ✓ Consultations avancées sur des zones géographiques non couvertes ✓ Interventions en maison d’arrêt à Montbéliard et Belfort ✓ Interventions en milieu hospitalier ✓ Journées d’Accueil Personnalisé, Temps d’activités collectives ✓ Consultations Jeunes Consommateurs dans et hors les murs ✓ Actions de prévention.
2 II. ACTIVITÉS II.1. ACTIVITÉS DE SOINS ET ÉDUCATIVES : Notre CSAPA, toutes antennes confondues, a reçu au cours de l’année, 1 438 usagers, 179 proches et 88 professionnels, ce qui représente 14 258 actes et 8 258,25 heures d’accompagnement. Il convient de préciser qu’une même personne accueillie peut être suivie par les différentes antennes du CSAPA, ce qui explique que la somme des files actives usagers des différentes antennes (1 607 usagers) est supérieure à la file active globale : ce sont 169 personnes qui ont été suivies sur plusieurs sites. II.1.a. Analyse quantitative : Les files actives et les actes présentés ci-dessous font état de l’activité globale, toutes offres de services confondues. ✓ File active : FILE ACTIVE MONTBÉLIARD BELFORT HERICOURT MAÎCHE N-1 N N-1 N N-1 N N-1 N File active (usagers, entourage, professionnels) 691 879 591 645 268 295 53 62 File active usagers : Dont usagers vus une seule fois Dont nouveaux patients 637 135 284 761 190 363 449 118 227 540 180 287 223 36 92 254 107 98 50 4 21 52 16 34 File active entourage 29 71 70 80 26 23 2 5 File active professionnels 25 42 72 24 19 18 1 5 Nous constatons une hausse significative de la file active globale des usagers alors que la file active entourage est relativement stable, hormis sur le site de Montbéliard où l’augmentaion est importante. Une légère baisse de la file active professionnels est constatée, sans toutefois, refléter le travail partenarial sur nos activités de soin. Le logiciel permettant de valoriser les actes partenaires réalisés en lien avec un usager est obsolète. Il demande aux équipes diverses manipulations, d’aller d’une base à une autre, de rentrer des usagers sur plusieurs bases… Notre prestataire ne réalise plus de mise à jour. Le projet d’acquisition d’un nouveau dossier informatisé serait un réel levier pour faciliter la mission de reporting. Le projet de dossier porté par la fédération addiction est à ce jour suspendu et nous conduit à envisager une alternative. ✓ Actes thérapeutiques et éducatifs au global : ACTES THÉRAPEUTIQUES ET ÉDUCATIFS N-1 N Médecins 934 1 162 Infirmiers : Dont actes pour la délivrance de TSO 6 504 2 999 7 264 3 357 Psychologues 1 170 1 140 Assistants sociaux 366 201 Educateurs spécialisés 978 1 506 Moniteurs éducateurs 485 698 Animateurs 1765 1 647 Autres (assistante administrative, direction, stagiaire) 358 78 TOTAL ACTES THÉRAPEUTIQUES ET ÉDUCATIFS 12 500 13 696 Seuls les actes auprès des usagers ont été comptabilisés dans le tableau ci-dessus, tel que le demande le rapport DGS. Il convient d’ajouter les actes réalisés auprès des proches et des professionnels, au nombre respectivement de 420 et de 142 actes. Nous constatons une hausse des entretiens menés liée à l’augmentation de la file active des usagers. Les entretiens médicaux sont en augmentation du fait d’une équipe médicale recrutée sur 2023 et ce malgré une absence longue durée. Notre partenaire à Maiche n’ayant pas souhaité d’intervention médicale sur site, le temps prévu (une journée tous les 15 jours) a été affecté au CSAPA de Montbéliard. Il répond à un besoin et fera l’objet d’un demande de consolidation. Enfin, les actes réalisés par les assistants sociaux sont en légère baisse et s’explique par l’absence longue durée d’un professionnel. Cette dernière a été compensée par l’équipe éducative. La baisse significative des actes enregistrés dans la catégorie « autres » s’explique par le fait que les actes stagiaires sont désormais enregistrés sous la rubrique de leurs futurs métiers. ✓ Focus sur les accompagnements extérieurs :
3 ACCOMPAGNEMENTS EXTÉRIEURS NOMBRE PERSONNES CONCERNÉES NOMBRE D’ACTES RÉALISÉS N-1 N N-1 N Visite à domicile 9 11 54 36 Accompagnement démarches extérieures 10 18 16 35 Visite lors d’hospitalisations 5 28 12 53 Rencontre extérieure chez un partenaire 10 42 16 82 ✓ Orientations thérapeutiques : DÉCISIONS THÉRAPEUTIQUES N-1 N Interruptions de consommation / Sevrages (ambulatoires et autres) 231 201 Accompagnement projet cure, post-cure 18 19 Accompagnement TSO 129 127 Amorces TSN (Traitement De Substitution Nicotinique) 17 28 Formation et délivrance Naloxone 11 12 Distribution et délivrance de matériel RDR (*) 77 142 (*) Afin de répondre au mieux aux besoins des usagers et pour une meilleure accessibilité, du matériel RDR en « vrac » est mis à disposition sur le CSAPA depuis 2022. Cette offre semble être bien identifiée, compte tenu de la file active qui a quasiment doublée. II.1.b. Le profil des usagers : Moyenne d’âge : 38 ans. ✓ Hommes : 78,30 % ✓ Femmes : 21,70 %. PYRAMIDE DES ÂGES HOMMES/FEMMES (%) ORIGINE DES RESSOURCES (%) ORIGINE DE LA DEMANDE DE CONSULTATION (%) LE COMPORTEMENT A L’ORIGINE DE LA PRISE EN CHARGE COMPORTEMENT A L’ORIGINE DE LA PRISE EN CHARGE PERSONNES CONCERNÉES 0 5 10 15 20 25 30 35 - 20 ANS 20/24 ANS 25/29 ANS 30/39 ANS 40/49 ANS 50/59 ANS 60 ANS ET + 6,47 9,87 12,52 29,9 25,03 10,65 5,56 Revenus d'Emploi 29,48% Pole Emploi 9,46% RSA 10,37% AAH 3,06% Ressources Tiers 4,38% Autres ressources (dont NSP)… Patients/proche 49% Médical Sanitaire/Ville 4% Autres structures addito 2% Services sociaux 3% Justice 24% Scolaire/Universitaire 0% Sans Info 18%
4 Alcool 453 Tabac 59 Cannabis 357 Opiacés 332 Cocaïne, 74 Crack 44 Ecstasy, Kétamine, GHB, MDMA, Hallucinogènes 4 Médicaments psychotropes détournés 13 Traitements de substitution détournés 26 Drogues de synthèse 5 Autres produits 6 Cyberaddictions 16 Jeux d’argent et de hasard 17 Autres addictions sans substance 14 Pas de produits consommés 18 II.2. ACTIVITÉS D’INTERVENTION PRÉCOCE ET DE PRÉVENTION : II.2.a. Analyse quantitative : CONSULTATIONS JEUNES CONSOMMATEURS (EN NOMBRE) N-1 N Adolescents 103 120 Parents 32 36 Consultations 352 378 NB : Les données CJC sont comptabilisées dans la file active globale. ACTIONS DE PRÉVENTION / DE FORMATION NOMBRE DE PERSONNES NOMBRES D’HEURES N-1 N N-1 N Scolaire 1 545 707 272 141,5 Social 325 584 153,5 174 Santé 226 231 137,5 14 Justice 125 150 125 89 Entreprise - 140 - 39 Total 2 221 1 812 688 457,5 NB : Ces données ne sont pas comptabilisées dans la file active globale. II.2.b. Analyse qualitative : Les CJC sont en très légère augmentation. Les moyens alloués sur cette activité ne permettent pas de déployer davantage cette offre, qui nécessite de la proposer hors les murs pour aller à la rencontre du public jeune, qui ne vient pas spontanément au centre. Les actions de prévention collective s’adressent majoritairement à un public jeune. Elles sont réalisées tant en milieu scolaire qu’en milieu spécifique et décrites dans le rapport d’activité RRAPPS. Nous observons une baisse globale des personnes destinataires et du nombre d’heures réalisées. Ce constat s’explique par : ✓ Des demandes d’actions ponctuelles pour lesquelles nous n’avons pas toujours répondu favorablement. Ces interventions restent des amorces essentielles pour nous : rencontre de nouveaux partenaires, de nouveaux publics, création d’un lien de confiance, démarrage de collaborations simples à partir desquelles des projets plus ambitieux peuvent être envisagés comme les programmes probants. Nos interventions structurées ont majoritairement émergé d’interventions ponctuelles. Néanmoins, nous limitons ces interventions ponctuelles avec les partenaires qui ne souhaitent pas s’impliquer dans des actions de préventions plus construites et/ou des programmes probants. ✓ Des tensions RH évoquées en amont de ce rapport, qui ont davantage mobilisées les professionnels sur les activités de soin. Nous poursuivons les travaux menés avec le Réseau Régional d’Appui à la Prévention et à la Promotion de la Santé Nord Franche-Comté en participant aux différents temps consacrés à la prévention, qui devraient faciliter le déploiement des actions de prévention et des programmes probants auprès de nos différents partenaires, comme l’éducation nationale.
5 III. MISE EN ŒUVRE DU PROJET DE SERVICE III.1. PRÉSENTATION ET BILAN DES ACTIVITÉS MISES EN ŒUVRE : III.1.a. L’accueil et la prise en charge en ambulatoire : Toute première demande (téléphonique ou physique) est accueillie sans délai et sans obligation de prise de RDV. Un professionnel est donc toujours disponible pour mener un premier entretien. A partir de la demande de la personne, un accompagnement global personnalisé est proposé, basé sur son adhésion. L’idée est de lui proposer un interlocuteur privilégié que nous appelons « référent », qui pourra la guider tout au long de son parcours, dont il assure la cohérence et la continuité. Pour ce faire, il travaille avec des missions socles : informer, accueillir, accompagner, coordonner, adapter, orienter. Le référent est désigné à l’issue du premier entretien (accueil de la demande et évaluation des besoins). Le référent est prioritairement la personne ayant réalisé le premier entretien. Selon la complexité de la situation et si d’autres besoins émergent, le professionnel revient vers l’équipe pour demander à d’autres intervenants de se positionner de manière complémentaire ou pour proposer qu’un autre référent se positionne en fonction des compétences métiers de chaque intervenant. Le référent anime la pluridisciplinarité et la transdisciplinarité autour de l’usager et de son parcours. La personne peut également exprimer le besoin de voir un professionnel d’un métier en particulier. En fonction du parcours, un changement de référent peut être proposé, après échange en équipe et consentement de la personne. Nous défendons l’idée d’une implication active de la personne dans son parcours de soin lui permettant à la fois d’identifier et de mobiliser son pouvoir d’agir, mais également de développer et consolider son estime et sa confiance. C’est toute la logique d’un parcours individualisé et d’un accompagnement qui se construit au rythme de la personne, dans ce qu’elle est capable d’investir au moment où nous la rencontrons. III.1.b. Les traitements de substitution : Même si le produit de substitution maintient la personne dans une dépendance, il permet une réduction des nuisances (que nous appelons « coûts ») tant au niveau de sa santé physique, psychologique qu’au niveau de sa situation sociale. La personne voit son rythme de vie modifié, ce qui lui permet de prendre davantage soin d’elle, découvrir ou redécouvrir des centres d’intérêts, renouer des liens. Toutefois, cette réduction des coûts engendre des changements difficiles à gérer. C’est pourquoi, l’équipe pluridisciplinaire propose un accompagnement médical imposé par la réglementation mais aussi, social et psychologique. Les suivis psychologiques et sociaux ne sont pas investis d’emblée par les usagers, leur demande au départ apparaissant souvent centrée sur le produit de substitution. Croyant fortement dans l’efficacité du produit de substitution, la personne pense qu’il se suffit à lui seul. Les multiples temps de rencontres, que représentent les temps d’accueil et de distribution du produit, sont un moyen pour favoriser l’adhésion à un accompagnement plus global. Ces moments permettent de faire connaissance, de créer des liens et de la confiance. Les professionnels peuvent progressivement favoriser les offres de services et les orientations vers l’accompagnement, ce qui permettra de réduire davantage les coûts de la dépendance pour arriver à un réel changement. 233 personnes ont été accompagnées dans le cadre de leurs traitements de substitution. Les personnes sont amenées à se rendre sur les différents sites selon nos permanences médicales, ce qui explique les files actives par site présentées ci-dessous. FILE ACTIVE MONTBÉLIARD BELFORT HÉRICOURT Accompagnement TSO 212 137 153 Méthadone : Prescription par le centre Délivrance au centre Passage en gélule 98 68 10 100 51 2 91 73 0 Subutex : Prescription par le centre Buvidal : Injection au centre 53 1 25 0 37 1 Cette année 2023 nous avons accompagné deux premières prises en charge sous BUVIDAL®, traitement de substitution disponible depuis 2021, qui offre une nouvelle option thérapeutique pour répondre à la dépendance aux opioïdes. Traitement en solution injectable à libération prolongée., il ne nécessite pas de prise quotidienne et permet des administrations à un rythme hebdomadaire ou mensuel. A ce jour, il ne peut être prescrit et administré qu’à l’hôpital, dans les prisons et dans les CSAPA(s). Toutefois, le coût de ce médicament est très élevé et les
6 budgets ne permettent pas de le proposer en CSAPA. Compte tenu de ces éléments, l’ARS propose aux CSAPA(s) la possibilité d’assurer la continuité de traitements initialisés en milieu hospitalier ou carcéral. La dépense engendrée est financée par l’Agence dans le cadre des crédits non reconductibles. III.1.c. Les accompagnements « Grossesse et Addictions » : L'enjeu primordial des accompagnements et du travail de réseau est de tisser un lien de confiance entre les professionnels de santé d’une part et la mère et le couple parental d’autre part. Ces accompagnements spécifiques à notre territoire de santé sont intrinsèquement liés à l’intérêt du développement de l'enfant et au bien-être de tous les membres du système familial. Les accompagnements sont divers et les questions de parentalité sont transversales dans l’ensemble des situations rencontrées. Le CSAPA propose donc aux femmes et aux futurs pères des offres de soins et des services variés et complémentaires. Le travail partenarial nécessaire et indispensable se réalise essentiellement dans le cadre des réunions staff médico-social qui se déroulent à l’hôpital, mais également par des liens entretenus par téléphone et mail du fait de situations nécessitant des réactions et positionnements rapides. Ces prises en charge nécessitent une réactivité, une connaissance fine des dispositifs de la protection de l’enfance et de périnatalité. Les intervenants en addictologie doivent être présents dans une relation thérapeutique et de soutien à la parentalité mais également vigilants à la protection des enfants. ACCOMPAGNEMENTS (EN NOMBRE) PERSONNES CONCERNÉES ACTES RÉALISÉS Femmes accompagnées 6 10 Hommes accompagnés 0 0 Partenaires mobilisés 4 12 L’absence pour longue durée de la référente a impacté cette offre de service dans sa globalité, même si l’équipe a pallié au mieux. Une consultation au sein du Pôle Mère Enfant de l’hôpital de Trévenans devrait favoriser en 2024 la coordination du parcours de soins du public. III.1.d. Les interventions en maison d’arrêt : Le CSAPA intervient au sein des maisons d'arrêt de Belfort et de Montbéliard pour le soin et la préparation à la sortie. Les intervenants proposent des entretiens individuels qui sont l’occasion de rencontres avec un professionnel. Il s'agit avant tout de libérer la parole autour des consommations, de créer un lien et de faire connaître nos services et missions. Cela rendra plus facile pour la personne d'entreprendre une démarche de soin, pendant ou après la détention. L'intervenant, en partenariat avec l'unité sanitaire accompagne aussi la personne détenue dans le sevrage physique et psychologique ainsi que dans la contrainte de l'arrêt des consommations compte tenu du contexte. L’équipe participe de manière hebdomadaire à la Commission Pluridisciplinaire Unique (CPU) où sont abordées chacune des situations des arrivants. La coordinatrice est chargée, quant à elle, de la préparation à la sortie et fait le lien entre les différents acteurs, en vue de la réinsertion socio-professionnelle (acteurs de la santé, du logement, de l'emploi d'insertion, de la justice,...). L'objectif est d'établir un projet de soin médico-psycho-socio-éducatif individualisé pour la sortie. Selon les besoins et les attentes de la personne, la coordinatrice l’accompagne dans l'ensemble des démarches à réaliser (dossier SIAO, CMUC, RSA, aide juridictionnelle, organisation des aménagements de peines en lien avec le SPIP, accompagnement pour des permissions de sortie en vue de réaliser des démarches à l'extérieur, mise en place des Journées d'Accueil Personnalisé...). Le rajeunissement du public en maison d’arrêt a de nouveau été constaté en 2023 et nous a poussé à poursuivre la mise en place de temps d’informations collectives, mode de communication le plus adapté au public 18-30 ans. Destinés aux personnes n’ayant pas donné suite à nos rendez-vous individuels, ces temps d’échanges travaillent la question des préjugés, le renforcement et la valorisation des compétences psychosociales et la présentation de notre rôle en détention. Donnant quasi systématiquement lieu à des temps de travail autour du soin de manière générale et de la préparation à la sortie, ces rencontres ont permis de toucher davantage d’usagers. INTERVENTIONS EN MAISON D’ARRÊT (EN NOMBRE) N-1 N Usagers 114 151 Consultations 774 767 ACTIVITÉS DE GROUPES DURÉE DE L’ATELIER RÉUNIONS DE GROUPES PERSONNES CONCERNÉES Groupes d’informations 1H30 3 8 Groupes CPS 2H 2 7
7 III.1.e. Les consultations avancées : Les consultations avancées avec nos collègues du CSAPA Soléa dans les communes de Ornans, Delle, L’Isle sur le Doubs et Pont de Roide sont mises en place et permettent un réel travail de proximité avec les acteurs locaux. La communication sur cette offre reste un enjeu pour permettre et faciliter les orientations des personnes. CONSULTATIONS AVANCÉES NOMBRE D’USAGERS NOMBRE D’ACTES N-1 N N-1 N L’Isle sur le Doubs 13 14 53 29 Pont de Roide 14 24 25 76 Delle 24 30 62 75 Les files active sur Pont-de-Roide et Delle sont en augmentation, ainsi que le nombre d’actes réalisés. Le travail de partenariat réalisé sur ces territoires permet de faire davantage connaître les consultations. III.1.f. Le Dispositif d’Appartements Thérapeutiques en Addictologie (DATA) : Le DATA est doté d'une équipe mobile de 2 travailleurs sociaux qui travaillent en collaboration avec chaque CSAPA référent d'un appartement sur sa ville. Notre CSAPA est référent de 3 appartements : 2 à Montbéliard et 1 à Belfort. Ces appartements visent à renforcer et à prolonger l'action thérapeutique engagée. Il s'agit d'un dispositif de soin résidentiel visant également à l'inscription sociale du patient et au renforcement de ses compétences personnelles. Il représente, en outre, une opportunité pour l'usager de mettre à l'épreuve son autonomie, à l'aide d'un accompagnement. Il peut favoriser l'initiation d'une démarche de prise en charge et faciliter l'accès aux soins pour les personnes géographiquement isolées. Trois personnes ont été accueillies sur ce dispositif en 2023. III.1.g. Les Journées d’Accueil Personnalisé et les temps d’activités collectives : Cette offre est un outil complémentaire à l’accompagnement individuel. Elle permet d’offrir aux personnes un accompagnement dans le quotidien qui va leur permettre de passer d’un mode de vie centré sur le produit à un mode de vie plus autonome et créatif dans la redécouverte de leurs capacités, leurs compétences et leurs goûts. Le travail fait renforce la confiance et l’estime de soi. Les expériences vécues à travers ces journées et temps collectifs permettent à la personne de transposer ce qu’elle a fait avec un professionnel à l’extérieur, seule, en tant que citoyen à part entière. Elles sont proposées par le référent et formalisées par la signature d’un contrat mentionnant les objectifs, la fréquence et l’engagement à respecter un certain nombre de règles. La journée débute à 11H pour se terminer à 16H, avec toutefois des possibilités d’adaptation. Les courses et la confection du repas sont faites avec l’usager, l’après-midi est consacrée à des activités en lien avec le projet et les objectifs définis par la personne. Les activités sont diverses : atelier d’écriture, activités manuelles, sportives et/ou culturelles, démarches administratives, accompagnements extérieurs… Lors de ces journées, l’usager peut être seul ou avec d’autres en fonction des disponibilités des accueillants, mais également des compatibilités entre usagers. JOURNÉES D’ACCUEIL PERSONNALISÉ (EN NOMBRE) N-1 N Usagers accueillis 13 16 Journées réalisées 46 27 40 actes ont été réalisés sur ces 27 journées représentant 198,25 heures d’accompagnement. Malgré une demande importante des usagers, les moyens humains ne nous permettent pas de proposer cette offre de manière régulière. III.1.h. Les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) : Les CJC, créées en 2004, consistent à prendre en charge les jeunes entre 12 et 25 ans et leur entourage, avant qu’une véritable addiction ne s’installe. Le principe est de faire le point, éventuellement de proposer une aide, avant que la consommation ne devienne problématique. Toutes les problématiques d’addiction peuvent être abordées :alcool, cannabis, jeux vidéo, utilisation d’Internet... L'évaluation des situations est réalisée avec trois entretiens maximum et les personnes seront ensuite, si besoin, orientées vers le professionnel adéquat (CSAPA, Médecins de ville, CMPP...). Nous proposons un temps de permanence distinct des autres activités. Des créneaux spécifiques ont été réservés pour accueillir ce public le samedi matin de 9h00 à 12h00 à Montbéliard uniquement sur RDV. Cependant, afin de satisfaire aux besoins du public, nous accueillons aussi les usagers pendant nos plages d’ouverture de la semaine. A Belfort, une permanence dédiée, avec un lieu hors CSAPA est proposée les mercredis de 14h00 à 17h00, en partenariat avec l’AAF. L’antenne d’Héricourt ne porte pas de CJC. Toutefois, le public peut être accueilli aux horaires d’ouverture du centre. Des permanences CJC hors les murs sont organisées à la MDA de Belfort, à
8 l’Epide, en partenariat avec l’AAF. En 2023, une permanence a été mise en place une fois par mois à la Mission locale d’Héricourt. III.1.i. Les stages de sensibilisation à l’usage de stupéfiants : Suite à une mesure judiciaire en lien avec des stupéfiants, les magistrats peuvent condamner des auteurs d’infractions vers un stage de sensibilisation à l’usage de stupéfiants. L’objectif est d’amener une réflexion autour des conduites addictives afin que les personnes puissent mieux se situer dans leurs usages et bénéficier de connaissances sur les dispositifs en addictologie, s’ils souhaitent un accompagnement pour eux ou leur proche. STAGES DE SENSIBILISATION À L’USAGE DE STUPÉFIANTS NOMBRE DE STAGES PERSONNES CONCERNÉES N-1 N N-1 N Montbéliard 9 5 29 37 Belfort 7 5 19 31 Le nombre de stages a diminué sur cette année du fait du souhait de notre partenaire historique France Victimes de cesser ses interventions sur le module juridique en raison d’une charge de travail trop importante. Nous avons recherché un nouveau juriste. La recherche rste en cours à Montbéliard et a abouti à Belfort, Madame la Procureure de la République a missionné un Délégué du Procureur, lequel a participé à deux stages animés par la juriste de France Victimes. Il poursuit, à ce jour, l’animation des stages. III.1.j. La prévention : Dans un contexte tendu sur les RH, notre équipe a poursuivi le travail de sensibilisation des partenaires du territoire Nord Franche Comté au référentiel de prévention des addictions. Ces actions sont un travail de longue haleine pour faire passer les messages que nous souhaitons diffuser : développer des actions de prévention construites axées sur les compétences psychosociales, déployer des programmes probants. Les partenaires semblent parties prenantes de nos propositions mais restent néanmoins souvent axées sur des actions « one shoot ». Les difficultés logistiques, le temps à consacrer pour déployer des programmes plus construits sont un frein dans la mise en œuvre de ces actions. Nos interventions ponctuelles restent, comme évoqué précédemment, des amorces essentielles. A titre d’illustrations, nous pouvons citer Primavera sur la Commune de Valentigney mis en place après plusieurs années d’interventions ponctuelles, Uniscité déployé après quelques années de sensibilisation,, l’Epide où nous avons pu construire un projet alliant prévention construite et CJC, Morvillars avec une intervention débat après un court métrage qui a permis de déployer Protect… Le travail de partenariat doit s’inscrire dans la durée pour lever les freins à la mise en place de programmes probants. Les modifications du rapport d’activité RRAPPS sur l’année 2022 ont également nécessité la création de nouveaux outils pour faciliter le rendu compte de l’activité prévention. Le nouvel outil de reporting expérimenté est apparu trop complexe à l’usage et ne valorise pas l’ensemble de nos actions. Nous avons donc travaillé avec nos collègues de l’AAF à la mise en place d’un nouvel outil sur 2024, qui devrait permettre de renseigner l’ensemble des actions dans les différents rapports qui nous sont demandés, sans que ce soit trop énergivore pour les équipes. Il convient également de maintenir la motivation des équipes, souvent frustrés par l’impossibilité de mettre en place des programmes auxquels ils ont été formés. Ils se heurtent à des refus qui peuvent les démobiliser et se sentent parfois dans une position de « vendeur », qui n’est pas leur cœur de métier. Enfin, nous avons poursuivi les travaux menés avec le Réseau Régional d’Appui à la Prévention et à la Promotion de la Santé Nord Franche-Comté : sur le milieu festif avec le concept « Concert’V sa santé », sur le projet DITEP avec l’appui de Promotion santé… Nous nous sommes également mobilisés sur les différents temps de travail RRAPPS et les commissions techniques RRAPPS Addictologie, réunissant les acteurs de l'addictologie de notre territoire. Si nos objectifs de déploiement de la mission prévention ne sont pas encore ceux espérés, nous poursuivons le travail de partenariat nécessaire pour permettre la mise en œuvre de programmes de prévention construits et efficients. III.2. PARTENARIAT PRIVILÉGIÉ ET COOPÉRATIONS : Au-delà des partenariats habituels, nous avons poursuivi les travaux engagés avec les services d’hébergement. Dans la continuité de 2022, le travail engagé auprès de l’Armée du salut à Belfort s'est poursuivi avec deux rencontres au premier semestre 2023. Ces rencontres nous ont amenés à réfléchir et à élaborer un projet de partenariat par étapes compte tenu d’une part du besoin de création de lien avec le public avant même la mise en place de consultations avancées et d’autre part du nombre important de dispositifs hébergement.
9 La première étape est de faire connaître le CSAPA et le CAARUD afin de faciliter les orientations et éventuelles prises de contact du public reçu au sein de leur service d’accueil de jour. Pour se faire, nous avons été invités à un temps de convivialité organisé par l’Armée du Salut à l’été 2023 auquel 2 personnes seulement ont participé. Nous avons alors décidé d’expérimenter la mise en place d’une permanence mensuelle au sein de l’accueil de jour à compter de 2024. Le projet initié en 2022 avec le CHRS de Montbéliard pour la mise en place de consultations avancées s’est interrompu suite à des changements d’interlocuteurs. Une nouvelle prise de contact a eu lieu au cours de l’automne 2023 suivie dans le temps : rencontre avec les équipes pour présenter le Pôle Addictologie, et rencontre des directions pour redémarrer le partenariat. Pour favoriser la création du lien avec le public, il a été convenu de proposer au CHRS un calendrier 2024 de venue des équipes CSAPA-CAARUD au CHRS sur des temps « informels » : petit-déjeuner, repas, actions collectives… Ces temps permettront de rencontrer le public, favoriser le lien. Cette étape est incontournable pour favoriser le déploiement de consultations avancées addictologie au CHRS. Enfin, nous avons renforcé nos interventions auprès de notre partenaire de la Fondation Arc en ciel à Héricourt, qui gère le Centre de Médecine Physique et de Réadaptation Bretegnier, le Centre de cardiologie ainsi qu’un hôpital de jour. Notre infirmière assure des consultations en addictologie individuelles auprès des personnes bénéficiant de ces dispositifs ainsi que des actions collectives auprès de groupes variés constitués selon les pathologies (cancers, chirurgie cardiaque…). 15 usagers ont été reçus pour 32 entretiens sur 2023 et 7 informations collectives ont été animées réunissant 96 personnes. III.3. EXPRESSION ET PARTICIPATION DES USAGERS : Compte tenu de la spécificité du fonctionnement du service, il est complexe de mettre en place un groupe d’expression en présence d’usagers. L’expression et la participation des usagers s’est traduite par une enquête de satisfaction annuelle portant sur des thématiques larges et permettant de déposer plus facilement le ressenti de chacun sur son accueil au CSAPA. Les comptes rendus affichés permettent une vue d’ensemble des réponses par tous. Le taux de participation à cette enquête, inférieur à 10% est insuffisant. Néanmoins, les répondants sont globalement satisfaits de leur accueil et laissent apparaître quelques suggestions sur le fonctionnement des services (heures d’ouverture plus larges, temps médical plus important, accessibilité parking…). Une campagne de communication plus importante est envisagée en 2024. Un travail a été réalisé sur la visibilité de l’outil dédié aux plaintes et réclamations, qui alimentera davantage l’expression et la participation des usagers. IV. CONCLUSION Compte tenu de tensions RH nous avons fait le choix en 2023 de soutenir la continuité des activités auprès des usagers au détriment de la mission prévention, qui a été partiellement impactée. Consolider notre organigramme est un enjeu. L’activité de soin complétée par un temps médical supplémentaire temporaire a permis au site de Montbéliard de mieux répondre aux besoins médicaux du public, et gagnerait à être consolidé. Des démarches ont été engagées à Maiche avec les élus de la collectivité, sensibles à nos actions qui devraient nous proposer des pistes pour de nouveaux locaux plus adaptés et respectant le droit de nos usagers. Concernant la mission prévention, notre objectif est de tendre au développement de programmes probants et d’actions construites axées sur le développement des compétences psychosociales. Il nous faut poursuivre ce travail partenarial pour sensibiliser les professionnels. Le soutien et les actions de la délégation territoriale ARS Nord Franche-Comté sont nécessaire pour nous aider à implanter ces programmes et savoir convaincre de leur utilité. Des réunions avec les infirmières techniques de l'éducation nationale du territoire de Belfort et du Doubs et les opérateurs oeuvrant sur le territoire ont été impulsées en fin d'année 2023. Le nouvel outil de reporting créé est partagé depuis début 2024 avec les infirmières et Madame Marcus de l’ARS. Il nous appartient de sensibiliser les équipes à le renseigner au fil de l'eau afin que chaque acteur ait une visibilité en temps réel. Consolider nos ressources, simplifier les outils, avoir une démarche prospective pour identifier et convaincre les publics et institutions auprès desquels déployer les programmes probants sont autant d’actions qui permettront au CSAPA de mieux répondre encore aux besoins, tout comme la démarche qualité qui a préparé en 2023 l’évaluation à venir en 2024.
RkJQdWJsaXNoZXIy MTEyMTU=