CAARUD Entr'actes - Rapport d'activité 2024

1 30 FG DE BESANÇON 25200 MONTBÉLIARD TEL : 03.81.31.29.41 pole-addictologie.nfc@ahs-fc.fr DIRECTRICE : MME MAUD CAVERZASIO 4 RUE G. KOECHLIN 90000 BELFORT TEL. : 03.84.26.12.20 K-MOBILE TEL. : 06.85.11.08.91 CAARUD ENTR’ACTES I. PRÉSENTATION CATEGORIE D’ETABLISSEMENT OU SERVICE Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues DATE D’AUTORISATION (CREATION OU RENOUVELLEMENT) Décision ARS du 28/06/2010 (*) AGREMENT OU HABILITATION DATE DERNIER AGREMENT Décision ARS du 28/06/2010 N° 2010.106 et Arrêté ARS BFC 2022-03 du 24/01/2022 (**) MODALITE D’ACCUEIL Non concerné MODE DE FONCTIONNEMENT Prestation en milieu ordinaire CATEGORIE DE BENEFICIAIRES Personnes ayant des pratiques addictives (*) (**) Arrêté du 24/01/2022 portant fusion par voir d’absorption de l’association ALTAU par l’association AHS-FC. Le CAARUD Entr’actes œuvre pour un accueil sans condition et un accompagnement des usagers de drogues précarisés et/ou isolés. Le service regroupe deux centres à Belfort, Montbéliard, et une unité mobile rayonnant sur le territoire Nord FrancheComté. Il assure le fonctionnement des dispositifs de réduction des risques dans l’aire urbaine. Entr’actes accueille toutes personnes désireuses de trouver un lieu convivial où se poser dans un cadre collectif pouvant ouvrir selon les demandes à un suivi individualisé. Les missions générales du CAARUD sont l’accueil sans préalable, l’accès aux soins et aux droits sociaux, le travail de rue et en milieu festif, la gestion du matériel de prévention, un rôle de médiation et enfin d’alerte. II. ACTIVITE II.1. ANALYSE QUANTITATIVE : II.1.a. File active : La file active globale est de 338 usagers, toutes actions confondues, ce qui représente :  5 022 actes  5 326,25 heures d’accompagnement. La somme des files actives de Montbéliard, Belfort et de l’Unité Mobile s’élève à 366 personnes. En effet, nous recensons 28 personnes dites « doublons » qui ont sollicité et/ou fréquenté plusieurs sites. FILE ACTIVE MONTBÉLIARD BELFORT UNITÉ MOBILE N-1 N N-1 N N-1 N File active usagers : Dont usagers vus une seule fois Dont nouveaux patients 110 56 48 141 75 76 176 102 103 201 113 121 28 6 11 24 9 3

2 En 2023, la file active globale était de 284 usagers et 4 755 actes correspondant à 4 741,75 heures d’accompagnement. Nous observons une augmentation de la file active, ainsi que du nombre d’heures, témoignant d’une plus grande fréquentation du CAARUD, avec l’accueil de nouveaux usagers mais également d’une hausse des accompagnements en milieu festif. Le bouche à oreille fonctionne bien et il n’est pas rare de voir arriver de nouveaux usagers avec des personnes déjà accueillies. L’accompagnement dans les démarches individuelles est globalement plus complexe et nécessite plus de temps. En 2024, quatre usagers ont perdu la vie, sans toujours connaître les causes du décès. Ces évènements ont marqué le public, l’équipe et ont nécessité de prendre en charge les émotions ressenties. La formation de plusieurs professionnels à la thématique du deuil facilite le recueil des émotions du public et de l’équipe. II.1.b. Typologie des actes éducatifs : ACTES EDUCATIFS N-1 N Accueil / Refuge / Lien social 1 955 2 166 Réduction des risques liés à l’usage de drogues et à la sexualité (modes de consommation, récupération de matériel, risques infectieux et sanitaires…) 771 756 Hygiène (nutrition, douches, machine à laver…) 1 726 1 801 Soins infirmiers 42 64 Orientation médicale (substitution, médecine de ville, psychologue) 15 16 Réassurance 24 40 Dépistage et vaccination (VIH, IST, hépatites…) 15 16 Démarches d’accès aux droits (sociaux, santé, administratif, justice…) 199 147 Logement (court et moyen séjour, logement autonome, maintien dans le logement…) 7 9 Formation et emploi (accès et recherche formation, emploi, maintien dans l’emploi…) 1 7 TOTAL ACTES THERAPEUTIQUES ET EDUCATIFS 4 755 5 022 Tout comme le nombre d’heures d’accompagnement, le nombre d’actes est en augmentation. Les situations, de plus en plus complexes nécessitent d’intervenir sur différents champs simultanément. L’accompagnement dans les démarches nécessite bien souvent de nombreuses rencontres, qui facilitent le maintien du lien et la mobilisation de l’usager dans la durée mais avec un parcours administratif souvent complexe et périlleux. Dès lors, nous pouvons affirmer que les temps de prise en charge se sont renforcés. Par ailleurs, l’équipe fait état d’un public plus précaire, qui sollicite davantage l’organisation d’ateliers cuisine. Les usagers manifestent fortement un besoin de s’alimenter, besoin primaire de moins en moins assouvi. II.2. LE PROFIL DES USAGERS :  Hommes : 76,63 %  Femmes : 23,37 %. Moyenne d’âge : 36,5 ans. PYRAMIDE DES ÂGES HOMMES/FEMMES (%) 0 5 10 15 20 25 30 35 16/24 ANS 25/29 ANS 30/34 ANS 35/39 ANS 40/44 ANS 45/49 ANS 50 ANS ET + 15,09 14,5 14,2 16,56 14,5 14,5 10,65

3 ORIGINE DES RESSOURCES (%) ORIGINE DE LA DEMANDE DE CONSULTATION (%) PRODUIT MOTIVANT LA DÉMARCHE PRODUIT MOTIVANT LA DEMARCHE PERSONNES CONCERNEES Alcool 121 Tabac 6 Cannabis 49 Opiacés 43 Cocaïne, crack 94 Amphétamines, Ecstasy, LSD 8 Médicaments psychotropes détournés 3 Traitements de substitution détournés 4 Drogues de synthèse 10 MODE DE CONSOMMATION III. MISE EN ŒUVRE DU PROJET DE SERVICE III.1. PRÉSENTATION ET BILAN DES ACTIVITÉS MENÉES : III.1.a. L’accueil collectif : La fréquentation des collectifs a augmenté en 2024, avec la présence d’usagers de manière plus continue sur les temps d’ouverture. Le public, plus précaire, présente une grande fragilité en matière de santé mentale, ce qui complexifie souvent la gestion des collectifs. Une augmentation des comportements violents entre usagers a été constatée. La gestion des situations qui en découlent a compliqué le développement d’activités collectives. Toutefois, l’accueil d’une stagiaire BPJEPS a permis un renfort pour poursuivre les ateliers culinaires, toujours très appréciés et vecteurs de lien social pour notre public. Ces temps de convivialité ont été bénéfiques pour ressouder les Revenus d'Emploi 9,76 % Pole Emploi 3,85% RSA 14,79% AAH 6,21% Autres 10,65% Ressources Tiers 1,48% Sans info 53,26% Patient 92,90% Entourage 5,92% Autres structures addicto 0,59% Services sociaux 0,59% Injecte 15,09% Fumé 27,51% Mangé / Bu 40,83% Sniffé 16,57%

4 groupes et valoriser les participants au service du collectif. Ils apparaissent également comme des moments privilégiés en périodes de fêtes, qui pallient l’absence d’entourage pour beaucoup d’usagers. Les sorties inter-CAARUD se sont poursuivies, toujours dans l’idée de rassembler et favoriser les dynamiques de groupes, au travers d’une randonnée au bassin de Champagney et d’un barbecue à l’Etang des Forges. Elles n’ont pas été aussi nombreuses que les autres années. Le public apprécie ces temps extérieurs qui représentent un excellent outil en matière de réduction des risques et une occasion d’évoluer dans un environnement éloigné des consommations. Le partenariat avec l’école des Feunus à Sainte Suzanne a été renouvelé et a, cette année encore, été un succès. Un nombre de boîtes de Noël important a été récupéré. Les usagers ont pu témoigner de leur reconnaissance par la rédaction d’une carte réalisée collectivement, à destination des enfants de l’école, provoquant un moment d’échange et de solidarité. Enfin, l’équipe constate, comme chaque année, des alcoolisations massives devant les services, lesquelles provoquent souvent, au fil du collectif, des comportements agressifs entre usagers. La gestion de ces comportements par l’équipe engendre de manière plus récurrente de la violence verbale envers les professionnels. Face à ses difficultés, différents outils sont développés pour tenter de réduire ces alcoolisations massives : proposition de bière sans alcool, mise à disposition de casiers à l’intérieur des services dont l’usager peut solliciter la clé pour entreposer sa boisson et ainsi éviter une consommation rapide. De plus, nous avons engagé une démarche de formation et d’accompagnement avec Modus Bibendi sur la réduction des risques alcool (RDRA). Une journée de sensibilisation à la RDRA avait été réalisée en novembre 2023 en présence des salariés du Pôle Addictologie mais également de partenaires (justice, hébergement, social…). Elle a permis d’asseoir la volonté de nous engager dans cette démarche RDRA au niveau du pôle. Compte tenu du nombre de professionnels, il a été décidé d’inscrire en priorité l’équipe CAARUD. Plusieurs journées de formation mais aussi d’accompagnement ont eu lieu sur 2024 pour réfléchir à la mise en œuvre concrète de la démarche. Le travail se poursuit en 2025. III.1.b. Les soins : Au-delà de proposer un espace pour l’hygiène corporelle, il s’agit de prodiguer par les infirmières des soins dits de « bobologie », de conseiller, d’informer sur des problématiques de santé spécifiques, d’orienter vers la médecine de ville, les services d’urgence mais également de promouvoir la santé (vaccination, dépistage…). L’absence de couverture sociale, de plus en plus observée chez le public accueilli, complexifie l’accès aux soins. Également, la difficulté de trouver un médecin acceptant de suivre de nouveaux patients représente un grand frein pour orienter le public vers une prise en charge médicale adaptée. Pour essayer de pallier cette difficulté, au-delà de l’orientation possible vers le médecin du CSAPA, le médecin intervenant au sein de l’Armée du Salut de Belfort a pu être sollicité à plusieurs reprises. L’accompagnement physique auprès des services d’urgence a été plus fréquent, notamment pour le public réticent, se trouvant en difficulté pour faire état de problématiques de santé ou dans l’incapacité de se déplacer. L’offre de service de dépistage par le biais des TROD a été organisée autour de 2 journées thématiques, lors des temps d’ouverture des collectifs. Ce format a été pensé pour que cette offre soit mieux visible et utilisée par notre public. Les tests ont concerné le dépistage du VIH, de l’hépatite B et C. La communication en amont avec la création d’affiches a permis l’échange sur ces maladies, leur dépistage, les nouveaux traitements, et favorise les orientations sur les CeGIDD(s), lorsque nécessaire. Les temps consacrés à la réalisation de ces dépistages ont permis d’échanger individuellement sur les questions de santé. Ces journées seront poursuivies de façon collective en 2025. 4 personnes ont bénéficié d’un TROD cette année (3 pour VIH/VHC/VHB et 1 pour VIH/VHC). III.1.c. Les droits sociaux : Les demandes d’accompagnement à l’accès aux droits sociaux sont de plus en plus nombreuses. Pour beaucoup, elles nécessitent soit un accès à internet, soit un numéro de téléphone pour valider les accès, ce qui complexifie les démarches et leur durée. Les accompagnements physiques auprès des différentes institutions sont plus fréquents pour démêler les situations bloquantes, qui s’accumulent. Beaucoup de dispositifs sont saturés et connaissent des délais d’attente plus longs. Mobiliser ce public de plus en plus précaire, avec une temporalité longue est un exercice compliqué. Face à ces difficultés, un partenariat avec la Caisse Primaire d’Assurance Maladie du Territoire de Belfort a été contractualisé. Chaque professionnel a désormais un accès partenaire sur le site de la CPAM du territoire afin

5 d’accélérer la prise en charge des situations complexes. Cette offre n’existe pas à ce jour pour la CPAM du Doubs. Il conviendra de continuer le travail de proximité avec les partenaires les plus impliqués sur ces questions pour pouvoir faciliter les démarches. III.1.d. L’Aller vers :  Les interventions en milieu festif : Il s’agit d’aller à la rencontre du public tant sur les festivals que dans les salles de concert. Un stand de réduction des risques composé de différents espaces (documentation, chill out, distribution de matériel) est proposé au public qui peut s’informer, échanger avec les intervenants sur les risques liés à la fête. Le public peut également bénéficier de matériel de réduction des risques et d’un accompagnement en cas de difficultés suite à une prise de produits. La baisse des interventions (15 contre 18 en 2023) entraine une diminution du nombre de passages avec toutefois une augmentation des accompagnements réalisés. Plusieurs festivals ont connu des conditions météorologiques défavorables provoquant, pour certains, la fermeture du site festif une journée complète. Même si notre présence est de mieux en mieux identifiée par le public, certaines interventions n’ont pas obtenu une visibilité suffisante : emplacement peu ou pas adapté parfois modifié au moment de l’installation. La place réservée au stand a un impact fort sur notre visibilité et donc sur le public touché. Nous devons mieux définir et négocier avec les organisateurs les conditions de nos interventions. Le développement accru des maraudes pourrait être une alternative lorsque les emplacements fixes ne peuvent être adaptés. Toujours dans un souci d’être davantage repéré par le public, un travail autour de l’identité visuelle et de l’attractivité de notre stand est en réflexion, tout comme le travail d’outils de communication. INTERVENTIONS EN MILIEU FESTIF NOMBRE DE SOIRÉES NOMBRE DE PASSAGES NOMBRE D’USAGERS ACCOMPAGNÉS NOMBRE D’ACTES Moloco Festival Rencontres et Racines Festival du Bockson 4 3 jours 2 jours 3824 54 94 Poudrière Belfort FIMU Belfort Festival Eurockéennes Festival Contreforts Résidence secondaire Eurockéennes 4 3 jours 4 jours 2 jours 1 8168 88 187 Pour 5 évènements festifs, nos équipes n’ont pas pu être présentes en raison de sollicitations faites dans des délais courts : Festival de l’ours à Giromagny, Soirée Electro de La Citadelle à Belfort, Les 20 ans de l’association Rocking Chaise, La tournée des Bars à L’Axone à Montbéliard et une soirée étudiante au Moloco à Audincourt. Du matériel de réduction des risques a pu être mis à disposition des partenaires. Il s’agissait de matériel pour lequel la délivrance ne nécessitait pas de formation particulière (bouchons d’oreilles, préservatifs, plaquette de services…).  L’unité mobile appelée K-Mobile : L’unité mobile permet l’accès au service pour les personnes ne pouvant se rendre sur les différents centres. L’équipe mobile a poursuivi le développement du maillage territorial en termes de rencontres partenaires. L’équipe constate que le moyen de communication le plus performant reste le « bouche à oreille ». Nous n’avons encore, à ce jour, aucun usager résidant dans le secteur d’Héricourt. Nous constatons une difficulté à développer ce service, avec une file active stagnante. Nous restons en contact avec différents partenaires, notamment les centres communaux d’action sociale, qui peuvent être à l’origine d’orientations et d’informations concernant les lieux de réunions d’usagers, qu’il serait intéressant de rencontrer lors des déplacements de l’équipe. Des échanges nombreux ont été réalisés avec une commune, qui nous a signalé une personne à la rue avec différentes problématiques. La personne informée de notre existence n’a pas fait la démarche de nous contacter. Des tentatives de rencontres dans les lieux de squat de la personne qui nous ont été communiqués par la mairie ont été faites sans succès mais montrent l’importance de ce travail de proximité. Les communes peuvent être un réel relais pour communiquer notre existence mais également nous informer de lieux de rassemblement. Notre participation à différentes instances telles que CLS, CISPD, PTSM nous permet de communiquer sur notre service, mais ne suffit pas à développer l’activité. Un travail de stratégie de développement est à intensifier en 2025 pour assurer une plus grande présence dans certains secteurs.

6 Enfin, le relais avec l’équipe mobile de Vesoul, en capacité désormais de répondre au besoin du territoire de Lure, s’est fait dans de bonne conditions. Les usagers de Lure ont été informés de leurs interventions et leurs contacts ont été transmis. III.1.e. L’accès à du matériel de réduction des risques et des dommages : Il s’agit de prévenir et de réduire les risques infectieux (VIH, VHC, VHB) en développant des messages de prévention, en adaptant des outils aux nouveaux messages, en permettant l’accès gratuit aux outils de réduction des risques efficaces et adaptés et en assurant la récupération et la gestion des déchets à risques infectieux. MATERIEL PRINCIPAL DE RDR DISTRIBUES N-1 N Seringues 38 501 45 273 Pipes coudées 3 033 2 275 Kit base 5 293 6 351 Kits sniff (2 feuilles) 36 36 Carnet Roule Ta Paille (10 feuilles) 1 048 1 192 Feuilles aluminium 32 700 12 756 Un partenariat formalisé avec un réseau de pharmaciens qui participe au Programme d’Echange de Seringues (livraison et récupération du matériel) permet un taux de récupération de seringues en augmentation par rapport à l’année précédente. La mise en place de containers plus grands pourrait expliquer cette tendance, sans exclure l’hypothèse qu’une partie de seringues distribuées en 2023 aient été récupérées en 2024. Afin de répondre au mieux aux besoins des usagers, le CAARUD organise également la mise à disposition de matériel en vrac sur les différents sites du CSAPA. Des posters de présentations du matériel disponible sur les stands tenus lors d’évènements festifs participent aussi à une meilleure communication sur le sujet. L’offre de service est de ce fait bien identifiée par notre public. Le matériel distribué varie en fonction des modes de consommations des usagers. Nous constatons des variations à la hausse ou à la baisse de différents matériels. Nous constatons une consommation plus importante de cocaïne basée administrée par inhalation avec l’utilisation des kits base. Également, l’équipe constate une forte diminution de la distribution des feuilles d’aluminium, sans explication particulière. III.1.f. La médiation : Compte tenu de l’implantation du CAARUD à Belfort et Montbéliard, une attention particulière doit être portée pour créer ou recréer du lien avec le voisinage et établir le dialogue. L’année 2024 n’a pas permis de rencontres avec le voisinage. La dynamique des collectifs n’était pas favorable à ces réunions et des absences de professionnels ont permis moins de temps pour l’organisation de ce type d’évènements. Cependant, les équipes restent vigilantes aux potentielles sollicitations du voisinage et ont pris le temps de rencontrer une nouvelle entreprise installée à proximité du CAARUD de Montbéliard. Les solutions mises en place lors de la dernière réunion de voisinage 2023 sont toujours d’actualité et fonctionnent bien. Les voisins ont la possibilité de contacter le numéro communiqué en cas de nuisances sur les temps d’ouverture. Les membres de l’équipe restent vigilants et rappellent régulièrement aux usagers ce qu’il avait été convenu lors de cette réunion. La concrétisation de notre projet immobilier à Montbéliard facilitera les relations avec le voisinage, les locaux ayant été pensés pour un accueil moins exposé à l’espace public. Le voisinage du nouveau site a été rencontré à plusieurs reprises dans le cadre du début des travaux. Une réflexion est portée autour d’échanges avec les forces de l’ordre pour faciliter leurs interventions sur les collectifs, en cas de besoin. En effet, la venue des pompiers est parfois associée à celle des forces de l’ordre. Il nous semble important de clarifier nos missions et les périmètres d’intervention de chacun. Des rencontres police nationale/police municipale sont envisagées en 2025 à Montbéliard. III.1.g. Le dispositif Travail Alternatif Payé A la Journée (TAPAJ) : TAPAJ est un programme national d’insertion spécifique qui permet aux jeunes consommateurs de produits psychoactifs, en situation de précarité, d’isolement, de décrochage…, une entrée progressive mais immédiate dans le monde du travail commençant par des missions de 4 heures, sur un emploi réel mais non qualifié, payé à la fin de chaque journée. En 2024, 46 plateaux de travail soit 338 heures et une file active de 18 tapajeurs. Depuis le début du déploiement du dispositif, 33 tapajeurs ont participé à des chantiers dont 5 ont fait l’objet d’une sortie positive. Il faut entendre la sortie

7 positive au sens large : sortie vers de l’emploi, de la formation mais aussi amélioration de la situation par une entrée dans le soin, accès à un hébergement, projet personnel ou familial réalisé… Cette année a été consacrée à la poursuite du travail engagé avec le développement des plateaux de travail dans les communes volontaires de Pays Montbéliard Agglomération, financés dans le cadre du Contrat de ville avec une participation d’un financement Etat Cité de l’Emploi. Le travail entamé en 2023 pour développer TAPAJ dans le territoire de Belfort avec le soutien de TAPAJ France s’est concrétisé par un conventionnement avec le service médiation de la Ville de Belfort et avec Territoire et Habitat 90. Une première année prometteuse avec plusieurs orientations extérieures (Mission Locale, maison d’arrêt…) résultant d’une meilleure identification du dispositif par les partenaires. Au-delà de rechercher des plateaux de travail, le développement du dispositif nécessite un vrai travail de proximité avec les différents partenaires orienteurs du public, pour qui TAPAJ représente un levier. Un rapprochement avec d’autres associations intermédiaires présentes sur les secteurs où le dispositif tend à se développer est nécessaire. En 2024 nous avons conventionné avec l’association Intermed à Delle, qui s’ajoute aux associations intermédiaires, avec qui nous travaillons déjà : Energie emploi (Belfort), Défi (Valentigney), Héricourt Multi Services (Héricourt). Des plateaux de travail sur le secteur de Delle sont déjà programmés en 2025. Le déploiement dans le territoire d’Héricourt n’est en revanche pas encore effectif. Le dispositif, désormais bien identifié par les partenaires locaux ne se substitue pas aux autres dispositifs existants. Sa complémentarité se vérifie, face au constat de l’augmentation des jeunes en errance et de la précarisation des moins de 25 ans. Le public commence progressivement à formuler des demandes d’accompagnement dans différents domaines : social, médical, addictologie... Nous souhaitons pouvoir proposer un planning plus soutenu permettant une activité plus régulière afin de maintenir la dynamique observée mais aussi tester quelques adaptations pour être au plus proche des besoins et réalités du public, comme un volume horaire et/ou une heure de démarrage différents. Le comité partenaires 2024 se tiendra début 2025, les dates proposées en fin d’année 2024 n’ont pas permis la réunion des différents acteurs. III.2. PARTENARIAT PRIVILÉGIÉ ET COOPÉRATION : Le partenariat avec les officines qui participent au Programme d’Echanges de Seringues se poursuit : 21 pharmacies (10 territoire de Belfort, 11 Pays de Montbéliard, 0 sur Héricourt). Les livraisons et les récupérations des DASRI sont l’occasion pour l’équipe d’échanger avec les pharmaciens sur leurs besoins et leurs difficultés. Le nombre de pharmacies intégrées au programme reste le même que l’année précédente, l’offre ayant déjà été présentée aux pharmacies du secteur sans souhait nouveau de participation. Toutefois, le travail pour identifier les pharmacies nouvelles se poursuit. Les travaux engagés en 2023 avec le secteur de l’hébergement se sont concrétisés fin 2024 avec la signature d’une convention entre le CAARUD/CSAPA et la Fondation Armée du Salut de Belfort afin de permettre aux équipes d’assurer des permanences mensuelles au sein de l’accueil de jour début 2025. Une présence de nos professionnels est aussi souhaitée lors de temps spécifiques d’activités collectives ou de journées thématiques. Les échanges sur une possible collaboration avec le CHRS de Montbéliard fin 2023 se sont poursuivis au premier trimestre avec la participation de deux professionnels à un temps de repas, représentant une première entrée en contact avec le public. Les contraintes organisationnelles de l’établissement n’ont pas permis de poursuivre ces rencontres. Un nouveau temps est prévu début 2025 pour redynamiser ce partenariat précieux et réajuster les modalités d’interventions. III.3. EXPRESSION ET PARTICIPATION DES USAGERS : Des temps d’expression sont souvent mis en œuvre de manière informelle tout au long de l’année durant les accueils collectifs. Ils permettent d’échanger sur l’organisation des activités, en lien avec les envies des usagers et favorisent leur implication dans les projets. Ils sont aussi l’occasion de revenir sur des situations particulières collectives vécues pour recueillir l’appréciation de chacun. L’enquête de satisfaction annuelle n’a pas permis d’obtenir un échantillon représentatif de la population présente au sein des CAARUD mais a été l’occasion pour les répondants d’avoir un espace supplémentaire d’expression. Il ressort une satisfaction de l’accueil et de l’accompagnement proposé, avec toutefois des axes d’amélioration suggérés : plus de moments conviviaux (sorties, atelier cuisine…), la rénovation des locaux actuels et toujours le souhait de voir le CAARUD ouvrir sur des horaires plus larges.

8 IV. CONCLUSION La hausse des files actives en 2024 s’explique par une fréquentation plus importante des collectifs et par une hausse des accompagnements en milieu festif. L’équipe est confrontée à des situations plus complexes avec un public vulnérable à problématiques sociales et de santé prégnantes. Les accompagnements se heurtent bien souvent aux dispositifs saturés : démarches administratives lourdes et longues, pénurie de médecins, manque de places en hospitalisation, secteur hébergement saturé… Les comportements violents entre usagers sont observés et peuvent impacter les professionnels qui tentent de gérer et contenir les situations. Il s’agira en 2025 de proposer une formation sur la gestion de la violence et développer nos partenariats avec les services de police. Il conviendra également de soutenir par un travail de communication et le développement de l’activité du CAARUD mobile et le déploiement de TAPAJ dans l’ensemble du territoire de santé du Nord Franche-Comté. Une réflexion est en cours à l’échelle du Pôle Addictologie, pour initier une réelle stratégie de communication sur les réseaux sociaux. 2025 verra également la poursuite de l’accompagnement de l’Association Modus Bibendi sur la mise en œuvre d’une démarche RDRA. Cette dernière devrait avoir un impact fort sur les collectifs et les comportements agressifs constatés ces derniers mois, lesquels sont bien souvent accentués par une consommation d’alcool massive. Enfin, les locaux du CAARUD Belfort étant de moins en moins adaptés, le souhait d’investir un nouvel espace est envisagé. Des recherches sont en cours grâce à un soutien financier de l’ARS. Quant au CAARUD de Montbéliard, il s’agira de préparer son emménagement dans les nouveaux locaux début 2026.

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