CSAPA Le Relais Equinoxe - Rapport d'activité 2024

1 CSAPA – RA 2024 40 FG DE BESANÇON 25200 MONTBÉLIARD TEL : 03.81.91.09.22 pole-addictologie.nfc@ahs-fc.fr DIRECTRICE : MME MAUD CAVERZASIO 6 RUE DU RHONE 90000 BELFORT TEL. : 03.84.21.76.02 25 AV. LEON JOUHAUX 70400 HERICOURT TEL. : 03.84.36.67.07 24 RUE MONTALEMBERT 25120 MAICHE TEL. : 07.68.47.75.41 CSAPA LE RELAIS EQUINOXE I. PRÉSENTATION CATEGORIE D’ETABLISSEMENT OU SERVICE Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie DATE D’AUTORISATION (CREATION OU RENOUVELLEMENT) Décision ARS du 28/06/2010 et du 25/03/2010 AGREMENT OU HABILITATION DATE DERNIER AGREMENT Décision ARS du 28/06/2010 N° 2010.104 et Arrêté ARS BFC 2022-03 du 24/01/2022(*) MODALITE D’ACCUEIL Non concerné MODE DE FONCTIONNEMENT Prestation en milieu ordinaire CATEGORIE DE BENEFICIAIRES Personnes ayant des pratiques addictives (*) Arrêté du 24/01/2022 portant fusion par voie d’absorption de l’Association ALTAU par l’AHS-FC. Le Relais Equinoxe propose en ambulatoire aide et soin aux personnes préoccupées ou concernées par un comportement addictif. CSAPA généraliste, il accueille toute personne désireuse d’engager une démarche de soins relatives à des consommations à risques, des substances psychoactives ou des addictions sans substance, comme le jeu pathologique, les troubles des conduites alimentaires... Il accueille également toute personne (famille, parent, proche...) en interrogation ou en difficulté par rapport à la consommation de produits ou le comportement addictif d'un proche. Par ailleurs, le service assure le fonctionnement des dispositifs de prévention et de réduction des risques. Les personnes que nous accueillons peuvent bénéficier de plusieurs services : ✓ Accueil, Informations, Ecoute, Documentations ✓ Évaluation médicale, psychologique et/ou socio-éducative ✓ Orientation, prise en charge sociale et éducative ✓ Prise en charge médicale et psychologique ✓ Accompagnement individualisé des femmes enceintes ✓ Prescription et suivi de traitements de substitution aux opiacés ✓ Matériel stérile de consommations ✓ Consultations avancées sur des zones géographiques non couvertes ✓ Interventions en maison d’arrêt à Montbéliard et Belfort ✓ Interventions en milieu hospitalier ✓ Journées d’Accueil Personnalisé, Temps d’activités collectives ✓ Consultations Jeunes Consommateurs dans et hors les murs ✓ Actions de prévention.

2 CSAPA – RA 2024 II. ACTIVITÉS II.1. ACTIVITÉS DE SOINS ET ÉDUCATIVES : Le CSAPA a reçu au cours de l’année, 1 463 usagers, 133 proches et 75 professionnels, soit 13 536 actes et 7 547 heures d’accompagnement. Une même personne accueillie peut être suivie par les différentes antennes du CSAPA, ce qui explique que la somme des files actives des différentes antennes est supérieure à la file active globale : 208 usagers et 1 proche ont été suivis sur plusieurs sites et 6 professionnels qui sont intervenus sur des situations relevant de plusieurs sites. II.1.a. Analyse quantitative : ✓ File active : FILE ACTIVE MONTBÉLIARD BELFORT HERICOURT MAÎCHE N-1 N N-1 N N-1 N N-1 N File active (usagers, entourage, professionnels) 879 864 645 612 295 343 62 67 File active usagers : Dont usagers vus une seule fois Dont nouveaux patients 761 190 363 769 205 292 540 180 287 523 215 232 254 107 98 316 91 132 52 16 34 63 20 33 File active entourage 71 67 80 56 23 7 5 4 File active professionnels 42 28 24 33 18 20 5 0 Nous constatons une file active usagers globale stable : la hausse sur le site d’Héricourt compense les baisses légères des sites de Montbéliard et Belfort. La file active globale entourage est en baisse. Ces chiffres restent probablement sous-évalués : l’effort de reporting est à poursuivre avec une marge de progression des professionnels. Notre logiciel, toujours obsolète, ne facilite pas ce reporting et ne contribue pas à la valorisation du travail réalisé. Le changement de DUI a été acté, les présentations des prestataires nous ont permis de sélectionner deux logiciels avec un objectif de choix en 2025 pour une effectivité 2026/2027. ✓ Actes thérapeutiques et éducatifs au global : ACTES THERAPEUTIQUES ET EDUCATIFS N-1 N Médecins 1 162 1 258 Infirmiers : Dont actes pour la délivrance de TSO 7 264 3 357 7 038 3 225 Psychologues 1 140 1 054 Assistants sociaux 201 190 Educateurs spécialisés 1 506 1 286 Moniteurs éducateurs 698 519 Animateurs 1 647 1 485 Autres (assistante administrative, direction, stagiaire) 78 144 TOTAL ACTES THERAPEUTIQUES ET EDUCATIFS 13 696 12 974 Seuls les actes auprès des usagers ont été comptabilisés dans le tableau ci-dessus, tel que le demande le rapport DGS. Il convient d’ajouter les actes réalisés auprès des proches (317) et des professionnels (245). Nous constatons une baisse des entretiens exceptés les entretiens médicaux du fait d’une présence médicale stable jusqu’en septembre 2024. Les difficultés en matière de ressources humaines exposées en préambule expliquent cette baisse. ✓ Focus sur les accompagnements extérieurs : ACCOMPAGNEMENTS EXTERIEURS NOMBRE PERSONNES CONCERNÉES NOMBRE D’ACTES RÉALISÉS N-1 N N-1 N Visite à domicile 11 17 36 69 Accompagnement démarches extérieures 18 9 35 19 Visite lors d’hospitalisations 28 40 53 64 Rencontre extérieure chez un partenaire 42 178 82 628 Il est à noter que la hausse des rencontres extérieures chez un partenaire sont dues à l’intégration dans les chiffres des entretiens menés hors les murs (Maison de l’Adolescence, Centre Epide, Maison d’arrêt…) qui font l’objet d’un suivi dédié mais n’était pas recensé ici.

3 CSAPA – RA 2024 ✓ Orientations thérapeutiques : DECISIONS THERAPEUTIQUES N-1 N Interruptions de consommation / Sevrages (ambulatoires et autres) 201 303 Accompagnement projet cure, post-cure 19 29 Accompagnement TSO 127 240 Amorces TSN (Traitement De Substitution Nicotinique) 28 41 Formation et délivrance Naloxone 12 10 Distribution et délivrance de matériel RDR (*) 142 135 (*) Afin de répondre aux besoins des usagers et pour une meilleure accessibilité, du matériel RDR en « vrac » est mis à disposition au CSAPA depuis 2022. Cette offre semble bien identifiée, compte tenu de la file active qui a quasiment doublée. II.1.b. Le profil des usagers : Moyenne d’âge : 39,1 ans. ✓ Hommes : 77,03 % ✓ Femmes : 22,97 %. PYRAMIDE DES ÂGES HOMMES/FEMMES (%) ORIGINE DES RESSOURCES (%) ORIGINE DE LA DEMANDE DE CONSULTATION (%) 0 5 10 15 20 25 30 35 - 20 ANS 20/24 ANS 25/29 ANS 30/39 ANS 40/49 ANS 50/59 ANS 60 ANS ET + 4,99% 9,71% 12,23% 29,19% 26,66% 12,30% 4,92% Revenus d'Emploi 33,63% Pole Emploi 11,62% RSA 10,53% AAH 2,60% Ressources Tiers 4,03% Autres ressources (dont NSP)… Patients/proche 52,09% Médical Sanitaire/Ville 8,69% Autres structures addito 2,74% Services sociaux 2,53% Justice 24,19% Scolaire/Universitaire 0,07% Sans Info 9,69%

4 CSAPA – RA 2024 LE COMPORTEMENT A L’ORIGINE DE LA PRISE EN CHARGE COMPORTEMENT A L’ORIGINE DE LA PRISE EN CHARGE PERSONNES CONCERNEES Alcool 483 Tabac 72 Cannabis 351 Opiacés 322 Cocaïne, 72 Crack 34 Ecstasy, Kétamine, GHB, MDMA, Hallucinogènes 17 Médicaments psychotropes détournés 16 Traitements de substitution détournés 20 Drogues de synthèse 3 Autres produits 8 Cyberaddictions 12 Jeux d’argent et de hasard 17 Autres addictions sans substance 19 Pas de produits consommés 17 II.2. ACTIVITÉS D’INTERVENTION PRÉCOCE ET DE PRÉVENTION : II.2.a. Analyse quantitative : CONSULTATIONS JEUNES CONSOMMATEURS (EN NOMBRE) N-1 N Adolescents 120 89 Parents 36 24 Consultations 378 247 NB : Les données CJC sont comptabilisées dans la file active globale. ACTIONS DE PREVENTION / DE FORMATION NOMBRE DE PERSONNES NOMBRES D’HEURES N-1 N N-1 N Scolaire 707 1 420 141,5 216.5 Social 584 255 174 87 Santé 231 267 14 89 Justice 150 92 89 78 Entreprise 140 410 39 20 Total 1 812 2 444 457,5 490,5 NB : Ces données ne sont pas comptabilisées dans la file active globale. II.2.b. Analyse qualitative : Les CJC sont en diminution, sans cause identifiée. Les moyens alloués à cette activité ne permettent pas de déployer davantage cette offre, qui nécessiterait des propositions hors les murs pour aller à la rencontre du public jeune, qui ne vient pas spontanément au centre. Nous soulignons toutefois l'importance d'un accompagnement précoce et personnalisé pour éviter l'aggravation des comportements addictifs et soutenir les jeunes dans leur développement. C’est dans ce cadre nous déployons nos actions de prévention, tant en milieu scolaire qu’en milieu spécifique avec une hausse des actions. Les interventions ponctuelles, essentielles pour le démarrage d’une collaboration, sont limitées au profit des interventions construites ou par le biais de programmes probants. Le nombre de personnes ayant bénéficié d’une action de prévention a significativement augmenté pour un nombre d’heures stable, ce qui s’explique par plus d’interventions avec un nombre de participants important. Le déploiement de programmes comme Primavera touche plusieurs classes de niveaux différents et augmente le nombre de bénéficiaires de l’action. Nous poursuivons les travaux menés avec le Réseau Régional d’Appui à la Prévention et à la Promotion de la Santé Nord Franche-Comté en participant aux différents temps consacrés à la prévention pour faciliter le déploiement des actions de prévention et des programmes probants auprès de nos différents partenaires, l’objectif étant de pouvoir constituer un agenda annuel avec une régularité d’année en année.

5 CSAPA – RA 2024 III. MISE EN ŒUVRE DU PROJET DE SERVICE III.1. PRÉSENTATION ET BILAN DES ACTIVITÉS MISES EN ŒUVRE : III.1.a. L’accueil et la prise en charge en ambulatoire : Toute première demande (téléphonique ou physique) est accueillie sans délai et sans obligation de prise de RDV. Un professionnel est toujours disponible pour mener un premier entretien. A partir de la demande, un accompagnement global personnalisé est proposé, basé sur l’adhésion. Il est proposé un interlocuteur privilégié nommé « référent », qui guide la personne tout au long de son parcours, dont il assure la cohérence et la continuité. Pour ce faire, il travaille avec des missions socles : informer, accueillir, accompagner, coordonner, adapter, orienter. Le référent est désigné à l’issue du premier entretien (accueil de la demande et évaluation des besoins). Il est prioritairement la personne ayant réalisé ce premier entretien. Selon la complexité de la situation et des besoins, il associe d’autres professionnels, et peut proposer un autre référent avec l’accord de l’usager, en fonction des compétences métiers requises. Cette demande peut aussi être formulée par l’usager. Le référent anime la pluridisciplinarité et la transdisciplinarité. Nous défendons l’idée d’une implication active de la personne dans son parcours lui permettant d’identifier et de mobiliser son pouvoir d’agir, mais également de développer et consolider son estime et sa confiance. C’est toute la logique d’un parcours individualisé et d’un accompagnement qui se construit au rythme de la personne, dans ce qu’elle est capable d’investir au moment où nous la rencontrons. III.1.b. Les traitements de substitution : Même si le produit de substitution maintient la personne dans une dépendance, il permet une réduction des nuisances (que nous appelons « coûts ») tant au niveau de sa santé physique, psychologique qu’au niveau de sa situation sociale. En diminuant les risques associés à l’usage d’opiacés dues à des pratiques non sécurisées, ils permettent aux usagers de stabiliser leur vie en réduisant les symptômes de sevrage, ce qui facilite leur réintégration sociale et professionnelles. La délivrance des traitements de substitution inclut un soutien psychologique et social favorisant une meilleure prise en charge de la dépendance. Ces suivis ne sont pas investis d’emblée par les usagers, leur demande apparaissant souvent centrée sur le produit de substitution. Les multiples temps de rencontres, que représentent les temps d’accueil et de distribution du produit, sont un moyen pour favoriser l’adhésion à un accompagnement plus global. Ils permettent de faire connaissance, de créer des liens et la confiance. Les professionnels peuvent progressivement orienter vers l’accompagnement, ce qui permettra de réduire davantage les coûts de la dépendance. 240 personnes ont été accompagnées dans le cadre de leurs traitements de substitution. Les personnes sont amenées à se rendre sur les différents sites selon nos permanences médicales, ce qui explique les files actives par site présentées ci-dessous. FILE ACTIVE MONTBÉLIARD BELFORT HÉRICOURT Accompagnement TSO 153 81 157 Méthadone : Prescription par le centre Délivrance au centre Passage en gélule 131 89 5 64 40 3 118 64 8 Subutex : Prescription par le centre Buvidal : Injection au centre 16 1 12 0 27 2 Skénan (protocole CPAM) 0 2 2 Nous constatons une baisse des prises en charge TSO Subutex qui s’explique par le fait qu’en 2023 à titre exceptionnel nous avions pallié l’absence longue d’un médecin de ville pour assurer la continuité du traitement des usagers qu’il suivait à son cabinet. 4 ECG ont été réalisés pour des patients sous méthadone où un dosage supérieur à 100mg nécessitait un contrôle des fonctions cardiaques. Concernant la prise en charge TSO méthadone et la délivrance des traitements, nous sommes confrontés à une difficulté majeure pour réaliser les passages en relais ville, faute de médecins de ville acceptant de prendre le relais. Cette difficulté est accrue à Montbéliard où la file active de patients en délivrance au centre s’élève en moyenne à 33 usagers.

6 CSAPA – RA 2024 Des semi-relais ville sont mis en place pour alléger la liste des personnes, qui viennent en délivrance hebdomadaire, mais la vacance du temps médical depuis septembre 2024 partiellement remplacé seulement a un impact sur les prises en charge et les délais d’attente. Des solutions sont recherchées notamment pour les renouvellements simples. III.1.c. Les accompagnements « Grossesse et Addictions » : L'enjeu primordial est de tisser un lien de confiance entre les professionnels de santé d’une part et la mère et le couple parental d’autre part. Ces accompagnements spécifiques à notre territoire de santé sont favorables au développement de l'enfant et au bien-être de tous les membres du système familial. Les accompagnements sont divers et les questions de parentalité sont transversales dans l’ensemble des situations rencontrées. Le CSAPA propose aux femmes et aux futurs pères des offres de soins et des services variés et complémentaires. Le travail partenarial se réalise essentiellement lors des réunions staff médico-social qui se déroulent à l’hôpital, mais également par des liens téléphoniques et mail pour des situations nécessitant des réactions et positionnements rapides. Ces prises en charge nécessitent une connaissance fine des dispositifs de la protection de l’enfance et de périnatalité. ACCOMPAGNEMENTS (EN NOMBRE) PERSONNES CONCERNÉES ACTES RÉALISÉS Femmes accompagnées 4 15 Hommes accompagnés 1 2 Partenaires mobilisés 4 10 L’activité a été impactée par l’absence partielle d’un professionnel. Le travail de partenariat a cependant été maintenu. 5 personnes ont été accompagnées. Cette offre reste un atout fort pour les bénéficiaires malgré une activité réduite en 2024 et témoigne des liens solides travaillés avec nos partenaires. Le travail se poursuit avec l’objectif de mise en place d’une consultation addictologie au sein du Pôle Mère Enfant de l’Hôpital de Trévenans et la participation toujours régulière au staff psycho social proposé par l’équipe de maternité. L’accompagnement aux problématiques de tabac rencontrées dans la majorité des situations sera à développer (formation des professionnels en 2025). III.1.d. Les interventions en maison d’arrêt : Le CSAPA intervient au sein des maisons d'arrêt de Belfort et de Montbéliard pour le soin et la préparation à la sortie. Les intervenants proposent des entretiens individuels. Il s'agit permettre la parole autour des consommations, de créer un lien et de faire connaître nos services et missions. Cela rendra plus facile une démarche de soin, pendant ou après la détention. L'intervenant, en partenariat avec l'unité sanitaire accompagne aussi la personne détenue dans le sevrage physique et psychologique ainsi que dans la contrainte de l'arrêt des consommations compte tenu du contexte. L’équipe participe de manière hebdomadaire à la Commission Pluridisciplinaire Unique (CPU) où sont abordées chacune des situations des arrivants. La coordinatrice est chargée, quant à elle, de la préparation à la sortie et fait le lien entre les différents acteurs, en vue de la réinsertion socio-professionnelle (santé, logement, emploi, insertion, justice, ...). L'objectif est d'établir un projet de soin médico-psycho-socio-éducatif individualisé pour la sortie. Selon les besoins et les attentes de la personne, la coordinatrice l’accompagne dans l'ensemble des démarches à réaliser (dossier SIAO, CMUC, RSA, aide juridictionnelle, aménagements de peines en lien avec le SPIP, permissions de sortie pour des démarches à l'extérieur, mise en place des Journées d'Accueil Personnalisé...). INTERVENTIONS EN MAISON D’ARRET (EN NOMBRE) N-1 N Usagers 151 129 Consultations 767 518 ACTIVITES DE GROUPES DUREE DE L’ATELIER REUNIONS DE GROUPES PERSONNES CONCERNEES Groupes d’informations 1H30 3 12 Nous constatons une légère baisse de nombre de personnes rencontrées : le remplacement d’un infirmier parti et de la coordinatrice pendant sa formation ont été partiels ou différés mais effectifs grâce à d’autres professionnels qui ont pris le relais pour assurer la continuité des prises en charge engagées.

7 CSAPA – RA 2024 Le rajeunissement du public déjà constaté en 2023 nous a poussés à maintenir en 2024 des temps d’informations collectifs qui permettent d’aborder la question des préjugés, le renforcement et la valorisation des compétences psychosociales et la présentation de notre rôle en détention. Ces temps conduisent quasi systématiquement à une prise de rendez-vous individuel. III.1.e. Les consultations avancées : Les consultations avancées avec nos collègues du CSAPA Soléa dans les communes de Ornans, Delle, L’Isle sur le Doubs et Pont de Roide permettent un réel travail de proximité avec les acteurs locaux. La communication sur cette offre reste un enjeu pour permettre et faciliter les orientations des personnes. CONSULTATIONS AVANCEES NOMBRE D’USAGERS NOMBRE D’ACTES N-1 N N-1 N L’Isle sur le Doubs 14 20 29 57 Pont de Roide 24 23 76 108 Delle 30 38 75 78 Les files active sont en légère augmentation avec un nombre d’entretiens globalement à la hausse. Le travail de partenariat réalisé sur ces territoires permet de faire davantage connaître les consultations. III.1.f. Le Dispositif d’Appartements Thérapeutiques en Addictologie (DATA) : Le DATA est doté d'une équipe mobile de travailleurs sociaux rattachée à l’ADDSEA, qui travaille en Franche Comté avec chaque CSAPA référent d'un ou plusieurs appartements sur sa ville. Notre CSAPA est référent de 2 appartements à Montbéliard et 1 à Belfort. Il s'agit d'un dispositif de soin résidentiel visant plusieurs objectifs : renforcer et prolonger l'action thérapeutique engagée ; favoriser les interactions sociales et le renforcement des compétences personnelles, travailler l’autonomie avec un soutien adapté, initier une démarche de prise en charge et faciliter l'accès aux soins pour les personnes géographiquement isolées. Deux personnes accueillies ont quitté le dispositif en janvier 2024. Malgré un turn over au sein de l’équipe DATA et un changement de professionnel référent des orientations ont été réalisées. Cependant elles n’ont pu être retenues du fait de situations complexes ne remplissant pas les critères du dispositif. Une rencontre avec la nouvelle équipe DATA au dernier trimestre 2024 a relancé la dynamique du dispositif et l’occupation des logements. Deux candidatures ont été étudiées dont une retenue entrée dans le dispositif début 2025. III.1.g. Les Journées d’Accueil Personnalisé et les temps d’activités collectives : Cette offre est un outil complémentaire à l’accompagnement individuel. Elle propose aux personnes un accompagnement dans le quotidien pour passer d’un mode de vie centré sur le produit à un mode de vie plus autonome et créatif en redécouvrant leurs capacités, leurs compétences et leurs goûts. Le travail fait renforce la confiance et l’estime de soi. Les expériences vécues à travers ces journées et temps collectifs permettent à la personne de transposer ce qu’elle a fait avec un professionnel à l’extérieur, seule, en tant que citoyen à part entière. Elles sont proposées par le référent et formalisées par la signature d’un contrat mentionnant les objectifs, la fréquence et les engagements à respecter. La journée débute à 11H pour se terminer à 16H, avec possibilités d’adaptation. Les courses et la confection du repas sont faites avec l’usager, l’après-midi est consacrée à des activités en lien avec le projet et les objectifs définis par la personne. Les activités sont diverses : atelier d’écriture, activités manuelles, sportives et/ou culturelles, démarches administratives, accompagnements extérieurs…L’usager peut être seul ou avec d’autres en fonction des disponibilités des accueillants, mais également des compatibilités entre usagers. JOURNEES D’ACCUEIL PERSONNALISE (EN NOMBRE) N-1 N Usagers accueillis 16 7 Journées réalisées 27 14 7 usagers (4 hommes et 3 femmes) ont bénéficié de ces journées, soit 70 heures d’accompagnement : ateliers cuisine, marche et vélo, visite d’un musée, activités loisirs (cinéma, jeux de société), accompagnement aux démarches administratives. La baisse des journées est principalement due à la mobilisation des professionnels référents sur d’autres missions du CSAPA pour soutenir la continuité lors d’absences.

8 CSAPA – RA 2024 La consolidation du contexte RH en 2025 devrait permettre de proposer cette offre de manière plus continue, la régularité étant un point important pour les usagers. Des flyers présentant cette offre sont en cours d’élaboration. III.1.h. Les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) : Les CJC, créées en 2004, concernent les jeunes de 12 à 25 ans et leur entourage. Le principe est de faire le point, éventuellement de proposer une aide, avant que la consommation ne devienne problématique. Toutes les problématiques d’addiction peuvent être abordées : alcool, cannabis, jeux vidéo, utilisation d’Internet... L'évaluation des situations est réalisée avec trois entretiens maximum et les personnes sont ensuite, si besoin, orientées vers le professionnel adéquat (CSAPA, Médecins de ville, CMPP...). Nous proposons un temps de permanence distinct des autres activités. Des créneaux spécifiques ont été réservés le samedi matin de 9h00 à 12h00 à Montbéliard uniquement sur RDV. Cependant, pour répondre aux besoins, nous accueillons aussi les usagers pendant nos plages d’ouverture en semaine. A Belfort, une permanence dédiée dans un lieu spécifique est proposée les mercredis de 14h00 à 17h00, en partenariat avec l’AAF. L’antenne d’Héricourt ne porte pas de CJC. Toutefois, le public peut être accueilli aux horaires d’ouverture du centre. Des permanences CJC hors les murs sont organisées à la MDA de Belfort, à l’Epide en partenariat avec l’AAF. Également, 2024 a permis de redynamiser le partenariat avec la Régie de quartiers de Belfort, à travers plusieurs rencontres intégrant les encadrants des chantiers de travail, dont le lien avec les jeunes travailleurs permet une orientation plus fluide vers nos permanences depuis le dernier trimestre. III.1.i. Les stages de sensibilisation à l’usage de stupéfiants : Suite à une mesure judiciaire en lien avec des stupéfiants, les magistrats peuvent condamner des auteurs d’infractions à un stage de sensibilisation à l’usage de stupéfiants. L’objectif est d’amener une réflexion autour des conduites addictives afin que les personnes puissent mieux se situer dans leurs usages et bénéficier de connaissances sur les dispositifs en addictologie, s’ils souhaitent un accompagnement pour eux ou leur proche. STAGES DE SENSIBILISATION A L’USAGE DE STUPEFIANTS NOMBRE DE STAGES PERSONNES CONCERNEES N-1 N N-1 N Montbéliard 5 6 37 20 Belfort 5 4 31 31 Les stages à Montbéliard ont été interrompus jusqu’au mois d’avril puis repris. France Victimes ne pouvant plus assurer les interventions pour le module juridique, il a été proposé par le tribunal l’intervention d’un Délégué du Procureur, sur le modèle mis en place sur Belfort. L’expérience de cette intervention est positive, les participants apprécient les échanges avec un professionnel de la justice. La baisse constatée depuis plusieurs années s’explique également par la nouvelle loi permettant aux magistrats de prononcer une peine d’amende forfaitaire, qui se substitue alors à la condamnation à réaliser un stage. III.1.j. La prévention : La mobilisation des professionnels pour la continuité des accompagnements CSAPA dans un contexte d’absence a impacté l’activité de prévention. Cependant nous avons poursuivi le travail de sensibilisation des partenaires du territoire au référentiel de prévention des addictions. Ces actions sont un travail de longue haleine pour faire passer les messages de développement des actions de prévention axées sur les compétences psychosociales, et le déploiement de programmes probants. La prévention ne peut se réduire aux interventions ponctuelles souvent demandées en première intention. Nous devons expliquer et convaincre les multiples partenaires de l’impact positif de ces programmes et actions construites, qui dépasse celui des interventions ponctuelles tant sur le plan individuel que collectif. Cependant, leur déploiement reste complexe, mobilisant des ressources humaines et logistiques pour le partenaire. L’adaptation des programmes aux réalités de terrain est un enjeu. Cette mission nécessite de structurer davantage notre équipe de prévention et d’animer une coordination renforcée avec un interlocuteur unique interne qui va sensibiliser les partenaires, soutenir les professionnels qui interviennent. Cette réflexion en cours d’année conduira à un recrutement dédié à cette mission en 2025, financé sur des reliquats de crédits non reconductibles.

9 CSAPA – RA 2024 Les réalisations 2024 ont concerné : - La poursuite du programme Primavera à Valentigney où le collège est entré dans la boucle du déploiement du programme. En revanche, le programme de Blamont s’est arrêté au CM2, le collège, pris par d’autres projets, s’est désengagé. - L’expérimentation des Programmes PROTECT et OPERA. Le déploiement d’actions de prévention construites s’est poursuivi - La poursuite du travail avec le DITEP Saint Nicolas qui devrait conduire à la mise en place d’une prévention construite inspirée du programme PSFP 12-16 ans. - La poursuite des travaux avec le Réseau Régional d’Appui à la Prévention et à la Promotion de la Santé Nord Franche-Comté (participation à 7 temps de travail). Un partenariat étroit avec la DT ARS Nord Franche-Comté, qui nous apporte son soutien dans le développement de cette mission, est à l’œuvre. Grâce à ce soutien, un rapprochement avec les acteurs de la protection de l’enfance dans le territoire de Belfort a été initié. III.2. PARTENARIAT PRIVILÉGIÉ ET COOPÉRATIONS : Au-delà des partenariats habituels dont l’AAF à Belfort, nous avons poursuivi les travaux engagés avec les services d’hébergement. L’élaboration du travail partenarial depuis 2022 a permis aux professionnels du CSAPA de rejoindre l’équipe du CAARUD pour réfléchir à l’organisation de notre présence au sein des structures d’hébergement. A Montbéliard, notre présence sur un temps de repas ne s’est pas révélée être pertinente (peu de personnes présentes, et un public majoritairement constitué de famille et d’enfants). Suite à des modifications au sein de l’équipe du CHRS, les professionnels du CSAPA se sont rendus disponibles pour recevoir les nouveaux professionnels et présenter nos offres de services. Les échanges se poursuivent avec une rencontre début 2025 pour repenser les modalités de présence des professionnels du CSAPA au sein de CHRS avec en parallèle, des actions collectives et rencontres réunissant plusieurs partenaires pour mieux communiquer avec le public. A Belfort, les travaux engagés en 2023 se sont concrétisés en fin d’année avec la signature d’une convention entre le CAARUD/CSAPA et la Fondation Armée du Salut pour l’organisation de permanences mensuelles à l’accueil de jour début 2025. Par ailleurs, le CSAPA et L’Armée du Salut se sont inscrits dans le déploiement d’un projet piloté par la Fédération Addiction sur la Réduction des Risques en Hébergement. Par ailleurs, le CSAPA s’est associé à l’ARACT qui décline en région, le projet Prev’Camp financé par le FDLCA et piloté par la CNAMTS. Ce projet permet d’accompagner les entreprises à mettre en place des démarches de prévention des conduites addictives en milieu professionnel. En effet, des entreprises se sentent démunies face à certaines situations complexes et expriment des demandes d’appui personnalisé. Le projet travaillé avec l’ARACT et l’Union Régionale BFC de la Fédération Addiction propose une approche globale mêlant les aspects santé, sécurité et organisationnel. Un financement dédié permet d’accompagner deux entreprises volontaires choisies par l’ARACT. Le CSAPA Le Relais Equinoxe est positionné pour l’une d’elles : Les Jardins du Montvaudois à Héricourt. L’action a débuté fin 2024 et se poursuit en 2025. Le partenariat entre le CSAPA et les professionnels du Dispositif Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique (DITEP) St-Nicolas s’est poursuivi. Un diagnostic partagé a été réalisé entre les équipes qui a permis d’envisager le déploiement d’un programme inspiré du programme probant de soutien aux familles et à la parentalité. Le développement des compétences psychosociales étant déjà inscrit dans le Projet Personnalisé d’Accompagnement au sein du DITEP, l’environnement est favorable à la promotion de la démarche de prévention. III.3. EXPRESSION ET PARTICIPATION DES USAGERS : Cette année encore, il a été complexe de réunir les usagers autour d’un groupe d’expression. Nous avons toutefois proposé à deux reprises, des groupes de paroles autour d’une collation en communiquant largement autour des dates. Cette expérimentation à Belfort, n’a mobilisé qu’un usager à chaque fois, ne créant pas l’échange souhaité. L’enquête de satisfaction annuelle portant sur des thématiques larges et permettant de déposer plus facilement le ressenti de chacun sur son accueil au CSAPA a eu lieu. L’échantillon n’est pas représentatif du public accueilli mais fait émerger des suggestions et des axes d’amélioration proposées : une meilleure accessibilité des locaux sur certains sites, le besoin de réaménager les espaces d’attente sur certains sites, le souhait de voir des horaires d’ouverture plus larges…

10 CSAPA – RA 2024 Également, la mise en place de l’outil dédié aux plaintes et réclamations est systématiquement soumis au public. Bien que non utilisé en 2024, il est de mieux en mieux identifié. La participation des usagers à la démarche d’évaluation a en revanche été effective, de même que leur expression lors de l’AG de l’Association. IV. CONCLUSION Malgré les difficultés en matière de ressources humaines rencontrées, les équipes ont su s’adapter et se mobiliser grandement pour permettre de soutenir la continuité des activités tant dans notre mission du soin que de prévention. Les priorisations ont impacté le fonctionnement du CSAPA mais permis d’éviter des ruptures de soins. Le manque de ressources médicales mobilisables tant à l’interne que dans le droit commun sont une préoccupation, renforcée début 2025. Il nous faudra trouver des solutions pour d’une part permettre la prise en charge médicale du public et d’autre part sécuriser les professionnels. La réalisation de l’évaluation, au-delà de l’aspect réglementaire, a permis de valoriser le travail mené par les équipes au profit du public accompagné. Une valorisation qui rassure, motive et impulse une dynamique pour poursuivre nos actions dans une démarche qualité continue. L’année 2025 sera le début de la mise en œuvre de notre nouveau CPOM, qui expose des objectifs clairs et de nouvelles actions à mener. Notre feuille de route sera le fil conducteur des prochaines années avec de forts enjeux et des changements à opérer : ✓ Une organisation du service à repenser pour dégager du temps et mettre en place de nouvelles actions, ✓ Le développement d’actions collectives au sein des services, jusqu’alors peu ou pas déployées, ✓ L’intégration par les professionnels dans leurs pratiques de la prise en charge du tabac, avec la mise en œuvre de formations dédiées, ✓ Le déploiement de programmes de prévention construits et probants qui va nécessiter de structurer et organiser davantage cette mission. Le recrutement d’un chargé de mission prévention sur 18 mois sera effectif dès 2025. Enfin, 2025 sera également le déploiement d’un projet innovant, financé dans le cadre du FDLCA pour trois années. Le dispositif Re’Pair est un programme axé autour de la justice résolutive de problèmes ayant pour objectif la lutte contre la récidive des jeunes de 18 à 25 ans ayant des addictions ou des comportements à risques.

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