CSAPA Equinoxe - Rapport annuel 2020

4 CSAPA EQUINOXE - RA 2020 III.1.b. La tabacologie : Les consultations de tabacologie sensibilisent les patients à la réduction ou à l’arrêt des consommations de tabac. Des traitements de substitution nicotinique, pris en charge par la CPAM et la mutuelle, sont possibles. La cigarette électronique constitue un outil de RDR de plus en plus utilisé. III.1.c. Les suivis psychothérapeutiques : Ils s’engagent selon deux modalités :  Une demande initiale de la part de la personne lors de son appel au centre, avec la précision bien spécifiée de rencontrer un psychologue  Une orientation par un membre de l’équipe pluridisciplinaire qui estime, après échange et accord du patient, qu’un suivi psychologique serait bénéfique au patient en question. Les échanges et l’éventuelle nécessité d’orienter les patients en parallèle auprès d’autres professionnels du centre pour des problématiques particulières (soins infirmiers, médicaux, sociaux, etc.) sont un des piliers du travail en équipe pluridisciplinaire. La multiplicité des approches permet en effet une complémentarité professionnelle, précieuse tant pour les patients qui peuvent bénéficier d’un accompagnement dans de nombreuses thématiques, que pour les professionnels qui confrontent ainsi leur point de vue. Le suivi des personnes s’instaure sans limite de temps ou nombre de séances et se discute entre le psychologue et le patient. Les psychologues peuvent aussi être amenées à rencontrer des personnes en obligation de soins, sous décision de justice. ZOOM COVID Lors du premier confinement, tous les entretiens ont eu lieu par téléphone, obligeant patients et professionnels à s’adapter à cette nouvelle modalité, non sans conséquence sur la relation thérapeutique. Durant le deuxième semestre 2020, des entretiens en présentiel ont été possibles, à la demande des patients ou sur proposition des professionnels. Les demandes d’entretiens psychothérapeutiques ont augmenté en 2020 (hausse de près de 60%). Le confinement a en effet engendré des détresses psychiques notables : la solitude, l’absence de relations sociales et professionnelles, l’éloignement familial, occasionnant, dans certains cas, des décompensations. De même, les consommations ont bien souvent été la voie privilégiée pour calmer les angoisses liées à l’isolement. III.1.d. La Consultation Jeunes Consommateurs et parents (CJC) : La consommation problématique de cannabis à l’adolescence est souvent le signe d’un processus d’autonomisation empêché. Elle peut venir masquer une difficulté passagère, un conflit familial non-résolu, un psychotraumatisme ou le développement d’un trouble psychique. A ces problématiques, se surajoutent les effets intrinsèques de la consommation intensive, corrélés à une baisse des résultats scolaires en raison du syndrome amotivationnel. Ce dernier est responsable d’une diminution d’activité, d’un ralentissement de la pensée pouvant évoluer vers un état dépressif. Le travail clinique réside dans la juste appréciation des facteurs de protection et de vulnérabilité tant individuels que familiaux. ZOOM COVID L’activité de la Consultation Jeunes Consommateurs s’est maintenue dans le contexte spécifique de l’année 2020. Elle a nécessité une adaptation des modalités du cadre thérapeutique et des entretiens téléphoniques ont été proposés aux parents et aux adolescents. Cette disposition a été comprise et acceptée de la part des consultants, conduisant parfois à produire des configurations inattendues. Focus autour d’une situation : Lors d’un entretien distanciel avec les parents d’un adolescent présentant une consommation modérée de cannabis associée à un désinvestissement scolaire, un membre de la fratrie, le frère ainé, présent au domicile et concerné en tant que proche, a demandé à prendre part à plusieurs séances, alors qu’il ne serait pas venu d’emblée en consultation au CSAPA. Son concours a permis une décentration plus rapide de la focalisation initiale autour du cannabis afin que d’autres conflits familiaux sous-jacents puissent s’exprimer.