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CSAPA EQUINOXE - RA 2017

Sur 484 patients, 126 souffrent de troubles concomitants, comorbidités psychiatriques en particulier, soit un peu plus

de 25%. Les études relèvent que 37% des personnes pour qui la consommation d’alcool est problématique

présentent des comorbidités psychiatriques.

Le pourcentage s’élève à 53% pour les personnes consommant des drogues illicites (Kessler

et al.

, 1994).

78 personnes ont fait l’objet d’une hospitalisation dans un service de psychiatrie, un diagnostic a été posé pour

21 d’entre elles, toutes pathologies confondues.

L’association entre addictions et troubles psychiques est très fréquente, et « influence réciproquement

leurs manifestations et leurs évolutions en se succédant, s’intriquant et parfois se confondant » (Farges,

1998). Si bien qu’il est parfois malaisé de discerner les effets de la cause, quel trouble pré-existe à

l’autre, les effets des produits pouvant s’apparenter à des troubles psychiques.

Enfin, nous rencontrons des difficultés certaines pour orienter nos patients vers le secteur psychiatrique,

qu’il s’agisse des CMP où les délais de prise en charge sont très longs, ou des psychiatres libéraux qui

sont peu nombreux.

III.1.d.

La Consultation Jeunes Consommateurs et parents :

Agir précocement sur les risques auxquels s’exposent les adolescents implique des propositions d’intervention

plurielles et ajustées à la problématique spécifique de cette période de séparation-autonomisation.

La majorité des prises de risques seront sans conséquence, seulement, certaines d’entre elles peuvent entraîner

une perte de chance pour l’avenir. Bien qu’inhérentes au processus d’individuation, elles sont aussi parfois

l’expression d’une vulnérabilité pouvant être liées à des difficultés interactionnelles familiales ou entre pairs, à des

situations d’échec scolaire et à des troubles de la personnalité.

L’évaluation de ces éléments, couplée avec celle des usages de substances et comportements addictifs, constitue la

première phase de l’accompagnement de l’adolescent lors des premiers entretiens qui se poursuit par un second

temps de travail sur la gestion des consommations et des problématiques associées.

La récente étude de l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies) publiée en janvier 2018, montre

la représentation positive du cannabis chez les 13-18 ans, l’associant à « un produit naturel, bio, moins chimique »

que la cigarette dont l’image est liée à « la mort et la souffrance ». Les représentations liées aux produits évoluent

dans le temps et sont souvent opposées au sein d’une famille, complexifiant l’approche de ces questions.

Les parents initient souvent la demande de consultation, avec ou sans l’adolescent concerné.

En 2017, le nombre d’adolescents et de parents venus consulter la CJC d’Equinoxe a augmenté. Des orientations

auprès de l’équipe du CSAPA pour une prolongation du suivi avec une composante médicale (comorbidités, troubles

du sommeil) ou psychologique (accompagnement à la gestion ou a l’interruption des consommations, états

dépressifs, vécus traumatiques, troubles phobiques), ont eu lieu.

Un partenariat avec les éducateurs de la prévention spécialisée a été activé en lien avec le pôle social du CSAPA et

des suivis communs sont engagés.

III.1.e.

Les suivis socio-éducatifs :

Les interventions éducatives soutiennent le développement des compétences sociales et le processus

d’autonomisation des personnes. Un accompagnement personnalisé en fonction du rythme de la personne, de sa

demande et des besoins identifiés est proposé.

Ce suivi est ponctué de visites à domicile, permettant au professionnel de prendre connaissance du lieu de vie de la

personne accompagnée, et d’aborder les questions de gestion de l’appartement, de budget, etc. Des activités de

médiation collective sont proposées aux usagers : « temps café » trois fois par semaine, activités culturelles ou

d’extérieur. Les objectifs : retrouver un rythme de vie, aborder des notions de diététique, favoriser la création de liens

sociaux et de relations d’entraide positives entre patients ; certains d’entre eux ont noué des liens d’amitié et se

rencontrent dorénavant en dehors de leur temps d’accueil à Equinoxe.

III.1.f.

La prévention :

Les CSAPA de Montbéliard (Equinoxe, le Relais), de Besançon (Soléa), de Pontarlier et de Lons le Saunier

(Passerelle 39) se sont engagés à travailler ensemble sur le thème de la prévention afin d’harmoniser leur pratique.

A la suite de 6 demi-journées, un écrit intitulé « prévention et addiction : donner à voir et à comprendre » a été

produit. Il définit les fondements et les pratiques de la prévention en addictologie. Ce texte peut être utilisé dans le

cadre des réponses aux appels à projets, à l’occasion d’une demande d’intervention auprès d’un groupe.